Les algues contiennent des molécules fascinantes, mais insérées dans des chaînes de sucres difficiles à casser. Certaines bactéries y parviennent grâce à leurs enzymes, dont l’identification intéresse les industries qui valorisent les algues.
Bien qu’on les croise accrochées à des rochers ou souvent échouées sur les plages, les algues renferment des trésors. Elles sont en effet principalement constituées de longues chaînes de sucres, appelées polysaccharides, qui jouent un rôle proche de celui de la cellulose chez les plantes et les arbres. Les oligosaccharides sont des fragments de polysaccharides, des molécules plus petites ayant souvent des propriétés bioactives qui intéressent de nombreuses industries : cosmétique, pharmaceutique, biomédicale, etc.
Parmi ces polysaccharides, les alginates, tirés des algues brunes qui peuplent les écosystèmes côtiers des régions tempérées et polaires, sont ainsi employés comme épaississants, gélifiants, émulsifiants et stabilisants, pour encapsuler des médicaments, dans la lessive ou encore pour réaliser des empreintes dentaires. Les algues brunes comptent également parmi leurs polysaccharides des fucanes sulfatés, dont les oligosaccharides ont montré des propriétés antioxydantes, anti-infectieuses, cicatrisantes et boostant le système immunitaire. Mais, contrairement aux alginates, ces molécules d’intérêt ne sont pas extraites à grande échelle et il n’y a pas d’enzymes spécifiques, disponibles commercialement, pour produire des oligosaccharides de fucanes. Cela limite leur utilisation par l’industrie, et c’est là qu’intervient Gurvan Michel.